TRANSFoRMERS est à l’origine le nom d’un projet d’écriture d’une œuvre ou d’une série d’oeuvres trans-formes, opéra, pièce radiophonique, podcast, installation sonore, performance…

L’idée de ce projet est née avec ma fascination pour des figures trans-formatrices d’elles- mêmes, du cours de l’histoire (des religions, des sciences, de nos imaginaires).
Des personnages atypiques, non-conformes, qui se transforment eux-mêmes, mentalement et physiquement, et qui dans ce chemin de métamorphose ou d’émancipation changent le cours de nos vies, changent le cours du reste du monde.
La découverte du parcours de Chelsea Manning, soldate américaine et patriote, responsable du renseignement en Irak, devenue une des premières lanceuses d’alertes de WikiLeaks puis emprisonnée au Texas d’où elle a entamé sa transition de genre, a résonné avec un projet mis de côté il y a une dizaine d’années autour d’une autre figure, sans aucun rapport apparent, Sabbataï Tsevi, le « faux messie » des juifs, ayant « bricolé » dans l’ancien empire Ottoman une religion souterraine, le sabbatanisme, encore sulfureuse aujourd’hui en Turquie.

Au-delà des personnages, TRANSFoRMERS s’est augmenté de l’envie de partager l’expérience de la transformation de nos espaces de vie, nos environnements, de nos habitats, nos incessants dommages causés à la bio-diversité, les bouleversements économiques, climatiques, démographiques… la tentation d’autres espaces à coloniser…

TRANSFoRMERS, un opéra dé-formes…
Quel sens à écrire un opéra aujourd’hui, dans le « monde d’après », après le cinéma, Netflix, et le glissement presque cognitif du spectacle vivant vers l’art des « contenus » ? Comment revitaliser une narration chantée et mise en scène ?
L’opéra, est-ce une histoire ou bien un mécanisme scénique, avec ses rouages, sa sonographie, sa vidéo, surtout, sas théâtralité ?
Opérer…c’est raconter… C’est aussi imaginer une forme opérant la rencontre de tous ces arts, de tous ces contenus.
Mais pour quel public(s) ? L’opéra aujourd’hui, n’est-ce pas également proposer un espace de rencontre participative entre des publics croisés, qui en un sens acteraient ce processus de transformation partagée qu’on appelle création ?