Le public à chaque étape du processus de l’écriture d’une nouvelle oeuvre, du jeu à la mise en forme.
Composer, c’est beaucoup cuisiner. L’inverse aussi est vrai !
Ouvrir son atelier de compositeur, c’est aussi parler de sa propre cuisine…
Pour cette nouvelle édition de Soundkitchen, j’ai proposé à l’ensemble Intercontemporain d’aller encore plus loin que juste « montrer comment je fais ceci ou cela… » : pourquoi plutôt ne pas cuisiner ce quelque chose là ensemble ?
Mijoter ensemble une musique en train de s’écrire ; participer à la folle aventure de l’invention,
en jouant, chantant, dessinant, griffonant des signes,
en réfléchissant ensemble « sur le feu » à ce que peut naître une idée musicale, comment elle advient, comment elle se structure, comment elle s’interprète…une fois passée entre les mains de sérieux commis !
Le résultat : deux nouvelle pièces :
Fragments OpenSource , pièce-étape entre improvisation et écriture
Le Grand Mezze, version finale pour l’ensemble intercontemporain,
dégustée ensemble avec gourmandise en public, au Centquatre à Paris, le 1er février 2020.
The audience at each step of the music creation prior to a new piece, from improvisation to finalisation.
To write music is about cooking a lot, the opposite is aloso true !
To open the composer’s workshop is also sharing about his own cuisine…
For this new edition of Soundkitchen, I proposed to Ensemble Intercontemporain to go further than just « show how do I do that…. » what would not we be cooking that thing together ?
Simmer that music while it is being written ; participate to the furious adventure of music invention,
play, sing, drawing and writing things down,
thinking the thing together while « in the pan, while on spot, about how to give birth to the musical idea, how it emerges and forms, how to structure it, and how to pass it on to serious cooking interprets !
And finally, the result, two new pieces
Fragments OpenSource, a step open-piece with improvisation, graphic and standard notation
The Grand Mezze, the final version wrtitten for the ensemble
and tasted with gourmandise for an audience at Paris Centquatre, on february 1st, 2020 !
Avec le soutien de la Fondation Art Mentor
Soundkitchen sur le site de l’ensemble Intercontemporain :
Sound Kitchen, c’est une série d’ateliers-participatifs qui propose à tous de découvrir, en 4 rendez-vous (10, 17 novembre, 15 décembre et 1er février 2020) l’univers d’un compositeur d’aujourd’hui et son processus de création !
Cette saison, c’est Jonathan Pontier qui accueillera le public dans sa « cuisine sonore », avec la complicité des musiciens de l’Ensemble intercontemporain. À chaque rencontre, le compositeur dévoilera une étape clé de son travail et invitera les spectateurs à participer à l’élaboration d’une œuvre au cours d’ateliers animés par les musiciens. Au menu : découverte de nouveaux goûts musicaux, exploration d’idées sonores insolites, création de partition, pratique musicale etc.
Nourri de ces expériences collectives, Jonathan Pontier écrira une pièce qui sera créée par les musiciens de l’Ensemble intercontemporain le 1er février 2020, au Centquatre-Paris, en présence de tous les participants.
Acheter la partition Fragments OpenSource
buy the score for Fragments OpenSource
Acheter la partition Grand Mezze
buy the score Grand Mezze
SoundKitchen
Déroulé du projet :
ATELIER #1 : DANS L’ATELIER DU COMPOSITEUR
Le premier rendez-vous Sound Kitchen de la saison vous invite à prendre place derrière les « fourneaux » de la création avec Jonathan Pontier ! Questionner les possibilités d’un instrument que tout le monde semble connaître, c’est y chercher de l’inattendu, de l’in-entendu pour stimuler l’imagination du compositeur. En partant à la découverte de timbres, vibrations et gestes musicaux originaux, le compositeur et les musiciens de l’Ensemble intercontemporain vous invitent à mettre la main à la pâte et élaborer ensemble de nouvelles recettes musicales !
ATELIER #2 : CA S’ÉCRIT LA MUSIQUE ?
Au menu de ce deuxième rendez-vous Sound Kitchen, Jonathan Pontier vous plonge dans l’expérience de l’écriture musicale ! Comment se représente-t-on un son, un rythme, une vibration ? Comment passer d’une idée sonore à un symbole musical et développer ainsi son propre langage? Venez découvrir des partitions insolites et écrire votre propre musique avec la complicité des musiciens de l’Ensemble intercontemporain !
ATELIER #3 : METTRE EN FORME ?
Comment donner forme à la musique ? Une fois que l’on dispose des ingrédients sonores, comment les combiner ensemble, enchaîner une idée musicale avec une seconde pour construire une pièce ? Ce nouvel atelier Sound Kitchen permettra aux participants d’inventer (avec les ingrédients sonores et visuels construits collectivement pendant les deux ateliers précédents) des combinaisons sonores dont se servira Jonathan Pontier pour sa création finale qu’il présentera le 1er février 2020 au Centquatre.
CONCERT FINAL / LE GRAND MEZZE
C’est le grand jour ! Celui de la cerise sur le gâteau : la création de Jonathan Pontier, intitulée Le grand Mezze, car composée à partir du travail collectif réalisé au cours des trois ateliers Sound Kitchen à la Scala Paris. Pendant ces rendez-vous, à mi-chemin entre atelier et concert, chaque spectateur a pu découvrir le processus de création d’une œuvre musicale et « mettre la main à la pâte ». Après avoir cherché et travaillé ensemble de nouveaux « ingrédients » sonores, il est temps de découvrir l’œuvre (pour quatre instruments et électronique) que Jonathan Pontier a spécialement concoctée pour ce concert de restitution final au Centquatre dans le cadre de la Biennale Nemo. Une pièce qui sera tout d’abord présentée, puis interprétée de deux manières différentes. Vous aurez même l’occasion d’ajouter votre « grain de sel » pour en réaliser une version alternative.
ECOUTER TROU NORMAND, UNE CARTE POSTALE SONIQUE DES ATELIERS
LISTEN TO TROU NORMAND, A SONIC POSTCARD OF THE WORKSHOPS
© Photos Frédéric Stucin, Luc Hossepied, Jonathan Pontier
Le Grand Mezze – Fragments Opensource – SoundKitchen (2020)
A TABLE !
Personnellement, j’ai toujours eu pour l’ART CULI NAIRE une vive admiration, admiration nullement mitigée.
Les « plaisirs de la table » sont loin de me déplaire – au contraire ; et j’ai pour la « table » une sorte de respect – plus, même.
Qu’elle soit ronde ou carrée, elle m’apparaît « cultuelle » et m’impressionne comme un grand autel
(même « Terminus » ou « Continental » , si j’ose dire).
Pour moi, manger est un devoir un devoir agréable – de vacance, bien entendu ; et je tiens à
able accomplir ce devoir avec une exactitude et une attention soutenues.
Doué d’un bon appétit, je mange pour moi, mais sans égoïsme, sans bestialité.
Autrement dit, je me « tiens mieux à table qu’à cheval » – bien que je sois assez bon cavalier.
Mais ceci est une autre histoire, comme le remarque si justement M. Kipling.
Dans les repas, mon rôle son importance : je suis CONVIVE, comme, au théâtre, d’autres sont SPECTATEURS.
Oui… Le spectateur a un rôle défini : il écoute et voit ; le convive, lui, mange et boit.
En somme c’est la même chose, malgré toute la dissemblance qui existe entre ces deux rôles. Oui.
Les plats où se dépensent une virtuosité calculée, une science avisée ne sont pas ceux qui retiennent le plus mon attention dégustatrice.
En Art, j’aime la simplicité ; de même, en cuisine. J’applaudis plus à un gigot bien à point
qu’au subtil ouvrage d’une viande dissimulée sous les fards savants d’un maitre de la sauce
– si vous voulez bien me permettre cette image.
Mais ceci est une autre histoire.
Parmi mes souvenirs de CONVIVE, je ne puis oublier les gentils déjeuners que je fis,
pendant plusieurs années, chez mon vieil ami Debussy, alors qu’il habitait rue Cardinet.
J’ai toujours à l’esprit le souvenir de ces charmants repas.
Les oeufs et la côtelette de mouton faisaient les frais de ces réunions amicales,
mais quels æufs et quelles côtelettes !..
Je m’en lèche encore les joues- intérieurement, – vous le devinez.
Debussy – qui les préparait, ces oeufs, ces côtelettes – avait le secret (le secret le plus absolu) de ces préparations.
Le tout s’arrosait gracieusement d’un délicieux bordeaux blanc dont les effets étaient touchants
et disposaient convenablement aux joies de l’amitié et à celles de vivre loin des
« DOUBLES VEAUX », des « MOMIFIĖS » » et autres « VIEILLES NOIX », ces fléaux de l’Humanité et du « pauvre monde.
Mais ceci est encore une autre histoire.
Erik Satie